Pour les médecins qui souhaitent dépasser la simple prise en charge de la carte Sesam vitale, les éditeurs de logiciels et les constructeurs de matériel médical proposent désormais une variété de solutions.
Le numérique accompagne le médecin tout au long de sa journée de travail. A peine informatisé ou carrément accro' aux nouvelles technologies, les solutions existantes ont de quoi faire le bonheur de tout praticien...
Imaginons la journée de consultation idéale d’un généraliste ultra-connecté. Installé à son bureau, il consulte, via son agenda médical, les messages laissés par son secrétariat médical virtuel. Elle a assuré une permanence téléphonique, en son absence. Il avait d’ailleurs déjà jeté un coup d’œil à son agenda, sur son smartphone, en venant au cabinet médical. Cette secrétaire expérimentée est un robot, qui a pris soin de distiller, pendant la nuit, les créneaux réservés aux urgences, le matin même. Les consultations programmées, elles, sont réparties exactement selon des critères définis par le praticien lui-même.
Il est 8h30, et le premier patient est là. Il se sent faible et fébrile, souffre de palpitations depuis le milieu de la nuit, et a pu faire une prise de rendez-vous médical en ligne à 2h du matin. Après un interrogatoire, le médecin prend ses constantes avec un tensiomètre et un thermomètre connectés. À l’auscultation, le stéthoscope connecté détecte une anomalie, après comparaison de son rythme cardiaque à une base de données médicales. Les résultats sont automatiquement transmis vers le logiciel métier.
Le patient ayant des antécédents cardiaques, le médecin décide de mesurer sa saturation et de faire un ECG. Là encore, les résultats sont envoyés automatiquement vers le dossier patient. Il dispose alors de toutes les informations dont il avait besoin, en quelques minutes, et sans action superflue. Il s’appuie ensuite sur son logiciel d’aide au diagnostic, afin de confirmer ses suspicions. Le patient sera finalement adressé aux urgences, accompagné d’une lettre qui aura été dictée en quelques secondes, via un logiciel de reconnaissance vocale.
Dans cette journée connectée idéale, le généraliste a géré idéalement son emploi du temps, reçu les quelques appels importants qu’a laissé filtrer sa secrétaire médicale à distance virtuelle, et même répondu à quelques demandes de patients depuis sa messagerie sécurisée, qu’il consulte à la pause déjeuner sur sa tablette.
Le digital est complètement intégré dans la pratique de ce généraliste, lui offrant une journée bien remplie et particulièrement optimisée.
Mais pour ce médecin, comme pour les autres qui utilisent les solutions digitales existantes, se pose rapidement la question de l’hébergement des données de santé. La responsabilité de leur sécurisation incombe aux praticiens. Les logiciels de gestion cabinet proposent des solutions d’hébergement en ligne, des clouds, certifiées par le ministère de la Santé. De la FSE aux échanges des résultats d’examen par messagerie sécurisée, en passant par les données sur l’état de santé du patient, tout est sécurisé.
Face à certaines fuites de données qui ont fait l’actualité ces dernières années, la réticence de certains à externaliser peut se comprendre. Mais les conserver au cabinet n’est pas forcément plus sûr : l’équipement individuel du médecin et sa connexion internet sont tout aussi – voire plus – vulnérables aux attaques, mais sont surtout sujets aux pannes, donc aux pertes et altérations de données. Et, comme le rappelle l’Ordre des médecins, le praticien peut en être tenu responsable.
La solution d’hébergement sur le web se révèle souvent préférable, que ce soit d’un point de vue légal que pratique. Les logiciels proposent pour la plupart des applications mobiles, pour smartphone et tablette, qui permettent au médecin d’utiliser leurs fonctionnalités à distance. Tout ce qu’il reste ensuite à faire pour s’assurer de la sécurisation des données, c’est de trouver un vrai mot de passe performant à défaut d’utiliser une solution cryptographique comme la carte CPS.